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Danse - Gros Plan

La Biennale d’art flamenco à Chaillot

La Biennale d’art flamenco à Chaillot - Critique sortie Danse Paris Chaillot - Théâtre national de la danse
Andrés Marin dans D. Quixote. Crédit : Benjamin Mengelle

Chaillot - Théâtre national de la Danse / Festival
Gros Plan

Publié le 22 octobre 2017 - N° 259

La troisième Biennale d’art flamenco place Paris au cœur du duende, avec une programmation exceptionnelle.

Vitrine du flamenco d’aujourd’hui, dans toute sa diversité imaginative, la Biennale d’Art Flamenco a pour particularité de passer commande aux plus grands artistes actuels pour des spectacles hors normes. C’est le cas par exemple du foisonnant D. Quixote d’Andrés Marín qui ouvre le bal. Avec son physique taillé à la serpe, le danseur et chorégraphe a tout pour incarner le héros de Cervantès. Comme lui, c’est un érudit de la tradition qui la dévoie en l’adorant. Mais loin des donquichotteries d’usage, Marín en tire un mythe moderne où l’illusion s’épanche dans la réalité et le flamenco s’émancipe en beauté sur la voix sombre de La Tremendita. On retrouvera la chanteuse dans Afectos, une joute unique avec Rocío Molina, artiste associée à Chaillot, danseuse iconoclaste d’une singulière profondeur qui a su renouveler les codes du genre. De même, Simulacrum d’Alan Lucien Øyen est une pièce au goût étrange venu d’ailleurs qui mixe les âges et les cultures. Elle réunit Shôji Kôjima, maître japonais du flamenco andalou, et Daniel Proietto, danseur norvégien né en Argentine, parti au Japon apprendre l’art du Kabuki.

Tout feu, tout flamenco

Dans un genre plus classique, le public découvrira la Première de Nacida Sombra, un spectacle éblouissant de Rafaela Carrasco. S’inspirant de quatre figures féminines majeures du Siècle d’Or, à savoir Sainte-Thérèse d’Avila, Maria de Zayas, Maria Calderon et Sœur Juana Inès de la Cruz, Rafaela Carrasco donne toute sa mesure de danseuse et de chorégraphe. Dans une gestuelle très expressive, elle traverse une histoire du flamenco qui dessine par ses volutes et ses poses graphiques de lointaines origines. Espiral de David Coria, chorégraphe et danseur d’exception, choisit quant à lui de travailler le motif de la spirale. Avec Ana Morales, il explore les méandres rythmiques des zappateados, des rondenas, des fandangos, des farrucas, entre équilibre et fougue, formes primitives et innovations totales. Le canto ne sera pas en reste, grâce à la Voz del Alba (la voix de l’aube) de Jésus Méndez qui excelle dans les siguiriyas, bulierias et soleas, accompagné par Gema Moneo, bailaora prodige du flamenco gitan. Mayte Martin, l’une des cantaoras les plus importantes d’aujourd’hui sera présente également, accompagnée par le guitariste Salvador Gutiérrez. Mais le plaisir ne serait pas total sans le Tablao de José Galván, dernier grand maître du flamenco et père du célèbre Israël, ni sans le truculent Franito de Patrice Thibaud.

Agnès Izrine

A propos de l'événement

La Biennale d’art flamenco à Chaillot
du mardi 7 novembre 2017 au samedi 25 novembre 2017
Chaillot - Théâtre national de la danse
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75016 Paris, France

Tél. : 01 53 65 30 00. Du 7 au 25 novembre. Andrès Marin, du 7 au 10 novembre ; Alan Lucien Øyen du 7 au 8 novembre ; José Galván du 10 au 12 novembre ; Mayte Martín le 11 novembre : Jesús Méndez le 12 novembre ; Rafaela Carrasco les 14 et 15 novembre ; David Coria et Ana Morales les 15 et 16 novembre ; Rocio Molina et la Tremendita le 18 novembre ; Patrice Thibaud du 18 au 25 novembre.

 

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