La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Israel Galván

Israel Galván - Critique sortie Danse Paris Théâtre de la Ville
Légende : Israel Galván dans Le Réel/Lo Real/The Real. © Javier del Real

Théâtre de la Ville et L'apostrophe – Théâtre des Louvrais / chor. Israel Galván

Publié le 25 janvier 2013 - N° 206

Israel Galván présente une création au Théâtre de la Ville et une reprise à l’Apostrophe. L’occasion de (re)découvrir le flamenco contemporain, révélé par un poète de la danse. 

Tout spectateur qui a déjà assisté à une représentation d’Israel Galván sait que la danse, pour lui, est une chose sérieuse, qui engage la profondeur de l’être. « Je ressens des obligations lorsque je danse », résume-t-il. « Des choses à accomplir. Des lieux où m’introduire. » Une nécessité impérieuse, qui le conduit à aborder les questions les plus obsessionnelles : avec lui, on est prêt à voir dans les fulgurances du flamenco les soubresauts de l’humanité ; dans les suspensions du corps, la respiration d’une histoire universelle ; dans l’énergie concentrique qu’il semble capter pour la renvoyer au sol, une pulsion de vie. Dans Le Réel/Lo Real/The Real, il danse pour les Gitans déportés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Une extermination précédée et suivie de persécutions que le danseur, Gitan par sa mère, n’a pas oubliées, conscient de l’importance de ne pas recouvrir la persécution d’un voile de silence. Et pour ne pas danser seul cette page de son histoire et de notre histoire à tous, il a fait appel à deux très grandes danseuses, Isabel Bayón et Belén Maya, avec lesquelles il pousse plus loin encore l’invention d’un nouveau vocabulaire chorégraphique. Ils se produiront ensemble sur scène pour la première fois. Reste la question de fond : qu’est-ce que danser pour les victimes d’un génocide ? Israel Galván est conscient du fait que danser ce « réel »-là, c’est danser ce qui ne peut pas être dansé : « C’est vrai, je suis confronté à chaque pas avec la sensation certaine de l’échec. » Avant d’ajouter : « Danser a toujours signifié pour moi : mort et résurrection. »

Autour du concert flamenco

Deux jours après la fin de sa série de représentations au Théâtre de la Ville, Israel Galván sera à Pontoise, où il redonnera La Curva. Il veut, dans cette pièce, « déstructurer les concerts flamencos où le chant, la musique et la danse sont intimement mêlés ». Il se lance dans cette aventure avec la chanteuse Inès Bacan, l’une des plus grandes voix du flamenco aujourd’hui, ainsi qu’avec la pianiste Sylvie Courvoisier, dont le jeu étonnant, à la fois percussif et mélodique, dialogue avec la sobriété virtuose du danseur.

 

Marie Chavanieux

A propos de l'événement

Israel Galván
du mardi 12 février 2013 au vendredi 22 février 2013
Théâtre de la Ville
2 place du Châtelet, 75004 Paris

Le Réel/Lo Real/The Real, du 12 au février à 20H30 (dimanche 17 février à 15H) au Théâtre de la Ville, 2 place du Châtelet, Paris 4e. Tél. 01 42 74 22 77. La Curva, le 22 février à 20H30 au Théâtre des Louvrais, Place de la Paix, 95027 Pontoise. Tél. 01 34 20 14 14
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