La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Les formations artistiques

Une voix en devenir

Une voix en devenir - Critique sortie
© Stéphane Lariven

Publié le 10 octobre 2009

En 2009, Emmanuelle de Negri a participé au Jardin des voix, la formation pour jeunes chanteurs dirigée par William Christie et Paul Agnew. Elle nous confie ce que lui a apporté cette académie.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage au Jardin des voix ?
Emmanuelle de Negri :
Un excellent souvenir ! Nous y avons le privilège de travailler un programme qui a été spécialement conçu pour nous, en fonction des qualités de chaque chanteur. J’ai ainsi eu la chance de chanter notamment « Tristes apprêts » de Rameau. Mais surtout, je me souviens que William Christie nous a accueillis avec beaucoup de bienveillance et de générosité. La pédagogie, c’est sa marotte, et le Jardin des voix, c’est un peu son « bébé ». Cette académie lui permet de découvrir de nouvelles voix.

William Christie a pourtant la réputation d’être pour le moins sévère…
E.d.N. :
Il peut être difficile, bien sûr. Par exemple, il ne supporte pas que les musiciens soient en retard. Mais je comprends cela, car il a une vraie exigence, qui suscite une pression bénéfique.

« Le Jardin des voix m’a propulsée. »

Comment se déroulent les deux semaines et demie de formation du Jardin des voix ?
E.d.N. :
Pendant les trois premiers jours, nous travaillons avec Paul Agnew et le continuo. Quand William Christie arrive, nous entrons encore plus dans le détail des œuvres. Dans la formation, il y aussi une partie théorique importante, qui inclut des exposés sur les œuvres et les compositeurs. L’idée est de nous faire prendre conscience de la démarche propre au mouvement baroque. Nous travaillons également avec des coaches linguistiques, car chaque langue a sa musique à elle, avec des accents toniques bien différents. Et avec Vincent Boussard, nous préparons la mise en espace. Au Jardin des voix, il est important d’avoir une voix mais aussi une vraie personnalité théâtrale. Enfin, une semaine avant le premier concert, nous nous retrouvons avec les instrumentistes des Arts florissants. Et là, c’est tout simplement magique : c’est un orchestre qui chante, à la sonorité unique. Je n’avais jamais ressenti, auparavant, une telle impression d’écrin. Nous partons après en tournée, de Londres à New York, en passant par Oslo, Paris…

Comment s’est passé votre après-Jardin des voix ?
E.d.N. :
Comme dans un rêve ! Le Jardin des voix m’a propulsée. Je fais partie des chanceux qui ont eu le privilège d’être choisis par William Christie pour participer aux productions des Arts florissants. De surcroît, l’année qui suivait mon passage au Jardin des voix correspondait aux trente ans des Arts flo’, donc avec un grand nombre de projets. J’ai chanté dans Haendel, Purcell, Rameau… Et cette saison, j’ai notamment la chance de participer à Atys de Lully, dans le rôle qu’avait incarné Agnès Mellon.

Propos recueillis par Antoine Pecqueur

A propos de l'événement


x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur le spectacle vivant

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur le spectacle vivant