La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Le Cirque contemporain en France

Une relation privilégiée

Une relation privilégiée - Critique sortie
Crédit : Aglaé Bory ou Mario Del Curto Légende : Le metteur en scène Aurélien Bory.

Fondation BNP Paribas : 15 ans d’engagement auprès des Arts du Cirque

Publié le 11 novembre 2014

D’une carrière de scientifique à celle de metteur en scène, Aurélien Bory a changé de voie pour fonder la Compagnie 111, et explorer le champ d’un théâtre hybride. Pendant onze ans, il a bénéficié du soutien de la Fondation BNP Paribas. Cinq de ses spectacles tournent cette saison en France et à l’étranger.  

Qu’est-ce qui a fondé votre parcours d’artiste ?

Aurélien Bory : J’ai un jour décidé de quitter mon parcours de scientifique, car je voulais m’engager entièrement dans l’art. Ce n’était pas le cirque, c’était la création qui me motivait. Sans savoir exactement ce que j’allais faire. J’aurais  aimé pouvoir écrire, faire de la musique, faire des films… Et c’est finalement la scène qui a réuni tout cela. J’y suis entré par une petite porte, le jonglage, et j’ai alors découvert des possibles – de Meyerhold au Bauhaus – que je ne soupçonnais pas. En convoquant même la physique que j’avais cru quitter à jamais… Ensuite, j’ai pratiqué toutes sortes de disciplines du spectacle vivant, sans notion de frontière entre les arts. Cependant le théâtre a ses règles, et l’une d’elle, peut-être la plus importante, est qu’il se doit de s’inventer en permanence. On peut faire du théâtre de tout. Et, à partir de ce tout, on fait du théâtre autrement. L’interdisciplinarité ne date pas d’aujourd’hui. Tout artiste qui fut confronté à la question du plateau s’est saisi de cette évidence. Tous les moyens du corps peuvent servir à l’acteur. Et tous les moyens du plateau peuvent servir à l’espace. La relation entre l’homme et l’espace est, d’ailleurs, ce qui m’anime, dans chacune de mes créations.

Quand et comment êtes-vous entré en contact avec la Fondation BNP Paribas ?

Aurélien Bory : J’ai rencontré la directrice de la Fondation, Martine Tridde, à Toulouse en 2002. Je connaissais bien sûr l’action de la fondation pour le cirque et la danse. J’ai profité de cette occasion pour l’inviter à une répétition de mon spectacle Plan B, aux ateliers du Théâtre Garonne. J’ai découvert une femme d’une belle sensibilité et d’une très grande écoute. Nous avons eu une très belle discussion. Je l’ai sentie curieuse de découvrir mon univers, mais aussi amusée de me voir passer du plateau – à réaliser des acrobaties – à la chaise à côté d’elle, pour lui expliquer le projet. C’était certainement la meilleure façon de se rencontrer, en pleine création, dans un théâtre.

« J’ai appris ce que pouvait être la relation entre un mécène et un artiste. »

Sur quelle base la fondation vous a-t-elle accordé son soutien ?

A. B. : La fondation a fait preuve d’une très grande réactivité. Martine Tridde est venue voir mon spectacle IJK, le mois suivant. Elle est revenue, peu de temps après, à la première de Plan B, et a présenté auprès de son conseil le projet d’accompagnement. Un an de préfiguration, puis une convention triennale. La fondation BNP Paribas a ensuite renouvelé deux fois cette convention, puis une année pour conclure : 11 ans en tout ! C’est un partenariat exceptionnel, qui a accompagné toutes mes créations depuis 2003.

Comment pourriez-vous caractériser ce partenariat ?

A. B. : J’ai eu la chance d’avoir, avec chacun des membres de la Fondation, une relation privilégiée. J’ai l’impression que pendant toutes ces années, nous avons été en contact permanent. J’ai appris ce que pouvait être la relation entre un mécène et un artiste. Je me suis toujours senti en pleine confiance, avec un partenaire à 100% à mes côtés. Malgré l’intense activité de la fondation, j’ai toujours ressenti une grande disponibilité à mon égard. Nous avons beaucoup échangé, sur de nombreux sujets, et j’ai pu rencontrer beaucoup de personnes. Souvent des rencontres du troisième type ! C’était intéressant de mélanger ainsi les univers.

Ce soutien n’a donc pas uniquement été de nature financière…

A. B. : Non, en plus de l’apport financier important, la fondation a participé activement au travail de développement et de structuration de ma compagnie. Elle a été de surcroît, à chaque fois que j’en ai eu besoin, d’un très précieux conseil. Et également d’un appui déterminant, par exemple, pour le passage des Sept planches de la ruse à la BAM, à New York. Même chose pour Géométrie de caoutchouc au Théâtre Vidy-Lausanne. Sans la fondation, ces représentations n’auraient pas pu avoir lieu. La Fondation BNP Paribas m’a offert de la confiance et de la liberté. Son soutien m’a permis de pouvoir démarrer chaque nouveau projet sans attendre d’avoir réuni tous les théâtres partenaires. En un peu plus de 10 ans, j’ai créé dix spectacles. Sans elle, je n’aurais pas pu enchaîner les créations de la sorte.

 

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

 

Tournée en cours en 2014/2015 : Azimut, Plexus, Sans Objet, Questcequetudeviens? et Plan B.

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