La Terrasse

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Le Cirque contemporain en France

Les combattants de l’acrobatie

Les combattants de l’acrobatie - Critique sortie
Légende Azimut, spectacle créé avec Aurélien Bory. © Aglaé Bory

Fondation BNP Paribas : 15 ans d’engagement auprès des Arts du Cirque / Groupe Acrobatique de Tanger

Publié le 11 novembre 2014

Fondé par Sanae El Kamouni en 2003, le Groupe Acrobatique de Tanger est devenu la figure de proue du nouveau cirque marocain à l’international. Au gré d’un compagnonnage mené notamment avec Aurélien Bory, et avec le soutien de la Fondation BNP Paribas redoublé par celui de sa filiale marocaine, la BMCI.

Existe-t-il  une tradition de l’acrobatie au Maroc  ?

Sanae El Kamouni  : Absolument. Ici, c’est une tradition guerrière. Les acrobates sont appelés « combattants », et ils ont notamment développé la spécialité des pyramides humaines. Ces pyramides permettaient d’espionner l’ennemi en regardant au-dessus des murs et elles servaient aussi à accompagner les caravanes commerciales, pour voir au loin si n’arrivaient pas des pillards ou d’éventuels acheteurs. Autres particularités, tous les acrobates appartenaient à une confrérie soufi, si bien que leur acrobatie s’effectue surtout sous la forme de cercles.

Cet art est-il toujours vivace ?

S. E. K .   : Je l’ai découvert dans le Sud du Maroc à l’occasion d’un spectacle de rue. Les enfants acrobates faisaient la manche. Cela m’a attristée jusqu’à ce que les parents de ces enfants m’expliquent que l’acrobatie était une tradition remontant dans leur famille à dix ou quinze générations en arrière. Comme j’avais rencontré Aurélien Bory lors de mes études à Toulouse, je l’ai invité à diriger un stage ici, pour donner un nouveau souffle à cet art. Il a accepté et la rencontre avec les acrobates a été tellement belle qu’on a décidé de créer le projet de Taoub, et que j’ai fondé en 2003 le Groupe Acrobatique de Tanger.

Comment s’est passée cette collaboration    ?

S. E. K . : Pour Taoub, Aurélien a travaillé sur la notion de groupe, très forte dans l’acrobatie marocaine. Pour Azimut, il a davantage étudié sa dimension spirituelle. La démarche de Zimmermann et de Perrot, pour Chouf Ouchouf,  a été différente : ils sont arrivés avec une idée précise de ce qu’ils voulaient faire. Au contact de ces artistes, les acrobates du groupe ont beaucoup appris. Outre la sauvegarde de leur savoir-faire, ils se sont nourris de leur expérience et ont aussi vu beaucoup de spectacles lors de leurs tournées. Dans cette continuité, nous aimerions maintenant pouvoir faire émerger notre propre metteur en scène au sein du groupe.

Grâce à cette reconnaissance internationale, le groupe est-il soutenu maintenant au Maroc   ?

S. E. K . : Malheureusement, ici, à Tanger, il n’y  a pas d’équipement, pas de producteurs. Les acrobates travaillent en plein air et le nouveau cirque n’entre pas dans les lignes de financement du gouvernement. Quand nous tournons au Maroc, c’est grâce au soutien de la Fondation BMCI du Groupe BNP Paribas. Nous aimerions développer un lieu de création ici, qui comporterait un axe de formation. Pour cela aussi, les financements privés nous seront indispensables.

Propos recueillis par Eric Demey

 

Azimut, 15 et 16 novembre au Channel à Calais, 20 et 21 novembre au Parvis à Ibos, 5 et 6 décembre, maison de la culture de Tournai, 11 et 12 décembre à l’Agora de Boulazac,  17 et 18 décembre à la maison de la culture d’Amiens, 9 et 10 janvier à Bonlieu, du 28 au 31 janvier au Théâtre de Caen, 5 et 6 février au Carré les colonnes à St-Médard en Jalles, du 11 au 13 mars au Volcan au Havre, 19 au 21 mars au Manège de Reims, 17 et 18 avril au théâtre d’Antibes.

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