La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

La saison classique en France - 2009

Le piano concertant

Le piano concertant - Critique sortie

Publié le 2 octobre 2009

S’il est à l’aise aussi bien en solo qu’en musique de chambre, Pascal Godart avoue toutefois une prédilection pour le répertoire concertant. Il sera d’ailleurs prochainement « avec orchestre » sur la scène du Châtelet. Son rêve : jouer en trois soirs l’intégrale des concertos de Rachmaninov. Mais Pascal Godart est aussi un véritable spécialiste de la musique française, comme en témoigne sa très remarquable intégrale de la musique pour piano de Ravel, ou son récent enregistrement consacré à Dutilleux (chez Indesens). Une forte personnalité musicale à redécouvrir.

Vous êtes entré à dix ans au Conservatoire Supérieur de Paris. Étiez-vous un enfant prodige ?
Pascal Godart :
Non, j’ai simplement eu de bons professeurs… suis resté en tout dix ans au Conservatoire Supérieur de Paris ou j’ai beaucoup appris. Par ailleurs je ne peux oublier l’un des professeurs qui m’a le plus marqué et que j’ai rencontré plus tard: Vadim
Sakharov. Je retiens avant tout chez lui son sens de l’écoute et son travail sur la beauté du son.

« Se spécialiser, c’est renoncer. Et je ne pourrais pas renoncer à ne plus jouer une grande partie du répertoire »

 

Quelles ont été les étapes qui ont accompagné vos premiers pas de concertiste ?
P. G. :
Comme beaucoup de pianistes, j’ai passé les concours internationaux. J’ai été très jeune lauréat de Milan, Cleveland, Tokyo et Porto. Puis, en 1996, j’ai remporté le Concours Maria Callas d’Athènes. Pour cette compétition, le candidat doit jouer dix concertos du répertoire, de Bach à Prokofiev ! Mais si un chef m’invite aujourd’hui pour jouer des concertos, c’est parce qu’il aime mon jeu davantage que pour la mention d’un concours sur un CV !

Vous êtes-vous spécialisé sur un répertoire ?
P. G. :
Se spécialiser, c’est renoncer. Et je ne pourrais pas renoncer à ne plus jouer une grande partie du répertoire… L’un de mes modèles, que j’ai d’ailleurs rencontré, c’est Alexis Weissenberg. Ce que j’aime chez ce pianiste, c’est qu’il est ouvert à toutes les musiques, de Bach au contemporain. Pour certaines œuvres, c’est une question d’âge, de maturité. Je suis en plein travail dans le Deuxième concerto de Chopin, œuvre que j’ai longtemps aimée de loin avant d’oser m’en approcher.

Êtes-vous tenté, comme un certain nombre de pianistes, de Christian Zacharias à Daniel Barenboim, par la direction d’orchestre ?
P. G. :
J’ai dirigé pour la première fois en 2005. C’était depuis le piano, avec l’Orchestre Philharmonique de Dnepropetrovsk, dans un programme Mozart. Au lieu de modeler juste sa partie, on influe sur chaque phrase, celle du violon comme celle du basson. Depuis tout petit, j’ai rêvé de diriger.

Quels sont vos projets discographiques ?
P. G. :
J’ai fait beaucoup de disques en studio. Mais je profite maintenant de cet article pour lancer un appel à un distributeur. L’année dernière, j’ai joué le Troisième concerto de Rachmaninov à la Salle Pleyel. Il y a eu une prise de son faite pendant le concert que je souhaiterais maintenant diffuser. Ce serait un « live » absolument pas retouché.

Propos recueillis par A. Pecqueur
Pascal Godart vu par Jean-Michel Dayez
pianiste concertiste, professeur au Conservatoire de Lille
« Ce qui est toujours frappant quand on l’écoute, c’est ce sentiment d’évidence musicale et instrumentale dans des répertoires aussi différents qu’un concerto de Rachmaninov ou un mouvement lent d’une œuvre de musique de chambre de Mozart. On est immanquablement stupéfait par le niveau pianistique et séduit par les paradoxes d’une personnalité très complexe : une grande générosité associée à une conscience exceptionnelle du détail, une séduction naturelle doublée d’une honnêteté extrêmement exigeante pour lui comme pour ses proches. »

Contact / Jérôme Sonigo, Agence Musique au Riad / Tél. 06 87 28 36 78
Email : musiqueauriad@yahoo.fr – Site : www.musiqueauriad.com

 

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