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Former les musiciens au métier d’orchestre

Former les musiciens au métier d’orchestre - Critique sortie
© D. R. / Dennis Russell Davies dirige l’Orchestre français des jeunes au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence en 2008.

Publié le 10 octobre 2009

Directeur musical de l’Orchestre Bruckner de Linz et de l’Orchestre symphonique de Bâle, Dennis Russell Davies a été nommé directeur musical de l’Orchestre Français des Jeunes (OFJ) pour les sessions de 2011 à 2013. Une formation qu’il connaît bien pour l’avoir déjà dirigée en 2008.

Comment s’était passée votre première session de travail, en 2008, avec l’OFJ ?
Dennis Russell Davies :
Les jeunes musiciens avaient un très haut niveau technique. Par contre, il leur manquait bien sûr l’expérience du métier. C’est là toute la différence entre un orchestre professionnel, qui a généralement déjà joué les œuvres au programme, et un orchestre de jeunes, qui les découvre. Pour cette raison, nous avions un nombre important de répétitions, ce qui nous permettait de travailler en profondeur. J’essaie de faire comprendre au jeune musicien qu’il doit à la fois s’écouter lui-même et écouter les autres. L’orchestre, c’est de la musique de chambre en grand effectif.

« J’attends du jeune musicien un niveau technique mais aussi une aptitude à pouvoir travailler de manière collégiale, à l’écoute de l’autre »

Quel programme avez-vous conçu pour la prochaine session de l’OFJ, qui se déroulera l’été prochain à Aix-en-Provence ?
D.R.D. :
Il faut trouver des programmes qui conviennent aux musiciens et qui soient attractifs pour le public. Je choisis les œuvres en discussion avec Pierre Barrois (ndlr : directeur de l’OFJ) qui a une grande expérience dans ce domaine. Cet été, l’orchestre se divisera en deux pour interpréter d’une part la Symphonie n°101 de Haydn, de l’autre la Symphonie en ut de Bizet. En grand effectif, nous donnerons Don Quichotte de Richard Strauss et Petrouchka de Stravinsky. Enfin, il y aura une création d’une œuvre d’un compositeur allemand, Steffen Schleiermacher.

Quel regard portez-vous sur l’insertion des jeunes musiciens dans les orchestres professionnels ?
D.R.D. :
Je suis directeur musical de deux orchestres, à Linz et à Bâle, et je me retrouve donc dans les jurys des concours pour les postes de musiciens. Ces épreuves sont devenues très difficiles, avec un grand nombre de candidats, plusieurs tours de sélection… Les musiciens se présentent aujourd’hui à de nombreux concours avant de pouvoir espérer décrocher un poste. Mais malgré cela, ils doivent réussir à garder la joie de faire de la musique. Lorsque je suis dans un jury, j’attends du jeune musicien un niveau technique mais aussi une aptitude à pouvoir travailler de manière collégiale, à l’écoute de l’autre.

Vous enseignez la direction d’orchestre au Mozarteum de Salzbourg. Comment formez-vous à cette discipline ?
D.R.D. :
Les jeunes chefs sont aujourd’hui très doués. Mais toute la difficulté du métier, c’est qu’ils sont confrontés, dans les orchestres, à des musiciens plus âgés qu’eux, plus expérimentés. Je leur apprends donc à être exigeants tout en restant bienveillants. Il est important que les chefs prennent aussi des idées des musiciens, ils ne sont pas là pour tout imposer. Malheureusement, la situation est aujourd’hui délicate, car les jeunes chefs trouvent difficilement des orchestres pour faire leurs premières armes.

Propos recueillis par Antoine Pecqueur

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