La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Grand Fracas issu de rien

Grand Fracas issu de rien - Critique sortie Théâtre Malakoff Théâtre 71 – Scène nationale de Malakoff
Le metteur en scène Pierre Guillois. Crédit : Bruno Perroud

Théâtre 71 / concept et mise en scène Pierre Guillois

Publié le 29 janvier 2015 - N° 229

Arts numériques, gymnastique, chant, jonglage, jeu théâtral, percussions : le metteur en scène Pierre Guillois présente un cabaret qu’il veut sensible et organique. Une autre forme d’invitation au spectacle…

Qu’est-ce qui vous lie à l’univers du cabaret ?

Pierre Guillois : Sans doute une obsession des genres qui ne sont pas nobles, que l’on considère comme mineurs. J’ai souvent travaillé sur le sketch, le cabaret, la revue… Ces genres, qui appartiennent au divertissement, sont parfois regardés avec un certain dédain. Or, je crois que l’on peut les revisiter avec des armes nouvelles. Et surtout avec de l’audace. Car ce n’est pas parce que l’on décide de créer un cabaret, que l’on est obligé de faire quelque chose de ringard ! On peut imaginer un spectacle avec des textes de Valère Novarina, avec des arts numériques…

C’est ce que vous avez fait dans Grand Fracas issu de rien

P. G. : Oui, j’ai voulu envisager le cabaret autrement. Je suis parti de mon expérience de metteur en scène de théâtre et je me suis amusé. En travaillant sur cette forme-là, on se rend compte qu’elle possède des forces et des atouts dramaturgiques propres… Du coup, d’autres qualités d’émotion, de magie scénique apparaissent, des formes de saisissement que l’on ne retrouve pas lorsque l’on aborde une forme purement théâtrale. Dans le cabaret, il y a vraiment des pépites, des possibilités de travailler différemment, de convoquer les spectateurs d’une nouvelle façon. C’est une autre invitation au spectacle.

« Dans le cabaret, il y a vraiment des pépites, des possibilités de travailler différemment… »

 Quelles sont ces nouvelles formes d’émotion et de saisissement que vous évoquez ?

P. G. : Ce que je veux dire, c’est que comme il n’y a pas de narration – le cabaret étant une succession de numéros qui n’ont, a priori, rien à voir les uns avec les autres – le spectateur baisse la garde plus facilement. Il s’assouplit et rejoint plus facilement des endroits de sa sensibilité qui, d’ordinaire, sont plus difficiles à atteindre…

Pourquoi avoir choisi de respecter cette absence de narration en présentant chaque numéro dans sa forme brute ?

P. G. : Car à partir du moment où l’on s’interdit la narration, on est obligé de travailler sur d’autres choses, sur une dimension plus sensible du spectacle, plus charnelle. J’ai construit ce cabaret autour de la performance d’acteur de Dominique Parent, qui dit des textes de Novarina. Face à cette parole organique, j’ai voulu présenter des propositions du même ordre – qui ont à voir avec la performance, le vertige, la virtuosité… – mais qui passent par des biais différents : le corps, le chant, le rythme… J’ai souhaité que tous ces numéros existent pour eux-mêmes, pour les émotions et le trouble qu’ils procurent.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Grand Fracas issu de rien
du mardi 3 février 2015 au jeudi 12 février 2015
Théâtre 71 – Scène nationale de Malakoff
3 Place du 11 Novembre, 92240 Malakoff, France

Les mardis et vendredis à 20h30 ; les mercredis, jeudis et samedis à 19h30, les dimanches à 16h. Tél. : 01 55 48 91 00. www.theatre71.com

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