La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -257-Comédie de Saint~Etienne

Mélancolie(s)

Mélancolie(s) - Critique sortie Théâtre SAINT ETIENNE
© Béatrice Cruveiller

D’après Les Trois Sœurs et Ivanov d’Anton Tchekhov / mes Julie Deliquet

Entretien / Julie Deliquet

Publié le 9 août 2017 - N° 257

Après deux créations collectives, Julie Deliquet, artiste associée à la Comédie de Saint-Étienne, revient au texte. À partir de Ivanov et des Trois Sœurs de Tchekhov, elle imagine avec son collectif In Vitro une fiction sur le mal-être actuel. Sur la difficulté à vivre sans utopie.

Depuis 2009, les créations d’In Vitro s’inscrivent dans une chronologie précise, qui débute dans les années 70. Où en est-on avec Mélancolie(s) ?

Julie Deliquet : Dans notre triptyque Des années 70 à nos jours, nous questionnions l’héritage générationnel reçu par les enfants nés autour de 68. Nous souhaitons à présent traiter directement de notre époque. Sans regarder à travers le prisme du passé. Mélancolie(s) est la suite de Catherine et Christian (2015), où nous mettions en scène un repas de famille dans les années 90, à l’occasion de la mort d’un père. Les Trois Sœurs de Tchekhov commence en effet un an après le décès du père de Macha, d’Olga et d’Irina.

Pourquoi partir de Tchekhov, quand vous décidez d’explorer le présent ?

J.D : Après notre triptyque, nous avons ressenti le besoin d’un retour au texte. Tchekhov s’est imposé naturellement, du fait de la proximité entre le malaise de ses personnages et celui dont souffre aujourd’hui notre société. Mon adaptation de Oncle Vania à la Comédie-Française la saison dernière a confirmé cette intuition. Très souvent, des spectateurs nous ont félicité de la pertinence de nos ajouts, alors que tout ou presque était de Tchekhov.

« Mélancolie(s) est nourri d’un important travail d’improvisation avec des non acteurs. »

Quelle est la place de l’écriture de plateau dans ce projet ?

J.D : Travailler sur deux œuvres plutôt qu’une seule nous permet d’assumer très facilement l’idée d’adaptation. Loin des mises en scène classiques de La Noce de Brecht et de Derniers remords avant l’oubli de Lagarce réalisées à nos débuts, Mélancolie(s) est nourri d’un important travail d’improvisation avec des non acteurs. Le partage et la confrontation de notre pratique de collectif avec la société qui nous entoure font partie de notre identité.

Ces échanges apparaîtront-ils sur le plateau ?

J.D : Pour la première fois en effet, nous avons eu envie d’intégrer ces improvisations dans le spectacle. Nous avons filmé nos rencontres avec des familles de Saint-Étienne et de Lorient, ainsi que nos visites au service de cancérologie de l’Hôpital de Villejuif, et avons décidé d’en garder des traces. Ce sera aussi l’occasion de faire un hommage au cinéma. À la Nouvelle Vague notamment, qui nous a toujours beaucoup inspirés.

 

Propos recueillis par Anaïs Heluin

A propos de l'événement

Mélancolie(s)
du mardi 7 novembre 2017 au vendredi 10 novembre 2017


Comédie de Saint-Etienne, Centre Dramatique National.

Tél : 04 77 25 14 14.

comedie@lacomedie.fr

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