La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -255-JUNE EVENTS 2017

May he rise and smell the fragance

May he rise and smell the fragance - Critique sortie Danse Paris Atelier de Paris – Carolyn Carlson
Crédit : Zyad Ceblany Légende : May he rise and smell the fragance d'Ali Chahrour.

Entretien/ Ali Chahrour
Chor. Ali Chahrour

Publié le 18 mai 2017 - N° 255

Ali Charhour, jeune chorégraphe libanais, est une des très belles découvertes du dernier Festival d’Avignon. Il présente pour la première fois en France le dernier volet de sa trilogie consacrée aux rituels de deuil dans le monde arabe.

Pouvez-vous nous dire quelques mots des deux premiers volets de la trilogie dont cette pièce fait partie ?

Ali Charhour : Fatmeh et Leïla se meurt sont les deux premières parties d’une trilogie autour des rituels de deuil dans le monde arabe et plus particulièrement dans la tradition chiite. J’y questionne les relations entre le corps, la religion et la société. Fatmeh est construite autour de trois figures féminines – la diva égyptienne Oum Kalthoum, la fille du prophète Mahomet et ma propre mère. Pour Leïla se meurt, j’ai travaillé avec une pleureuse professionnelle et j’interroge sa relation intime avec la mort. Enfin, avec May he rise and smell the fragance, j’interroge les racines des lamentations dans les mythes mésopotamiens, leur esthétique, leur poésie, par rapport à notre société contemporaine où l’intense présence de la mort décompose une partie de la vie quotidienne.

« J’interroge les racines des lamentations. »

Si les deux premiers volets étaient consacrés à des figures féminines, vous interrogez aujourd’hui la masculinité ?

A. C. : Dans ce dernier volet, j’aborde la masculinité et sa présence dans les funérailles à travers le pouvoir qu’ont les femmes d’exprimer la tristesse. C’est un pouvoir que les hommes n’ont pas, pour de nombreuses raisons sociales, religieuses et politiques. Or, je pense qu’il y a une nécessité à pleurer, à extérioriser sa douleur. C’est quelque chose que les hommes ne font pas dans ma société.

Pour quelles raisons vous parait-il important d’ancrer votre travail à Beyrouth ?

A. C. : C’est un choix viscéral. D’abord parce que j’ai besoin de me confronter à ma propre mémoire. De plus j’ai constaté que l’histoire arabe, ses mythes, sa poésie, sa musique comme la vie quotidienne, étaient très riches pour mener une recherche en danse, pour trouver une qualité de mouvement locale. Je ne vise pas à présenter ou représenter cette culture et ces traditions. Mais mon travail est inspiré par le Liban, et tout cela a commencé par un besoin urgent de danser à Beyrouth.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

May he rise and smell the fragance
du mardi 6 juin 2017 au mardi 6 juin 2017
Atelier de Paris – Carolyn Carlson
Route du Champ de Manoeuvre, 75012 Paris, France

à 21h. Durée 1h.

 

June Events.

Du 1er au 17 juin 2017

dans divers lieux à Paris. Atelier de Paris-Carolyn Carlson, Cartoucherie.

Tél. : 01 417 417 07.

Mail : reservation@atelierdeparis.org

Site : www.junevents.fr

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