La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Master - Critique sortie Théâtre
Crédit photo : DR

Entretien / Jean-Pierre Baro
de David Lescot / mes Jean-Pierre Baro / dès 13 ans

Publié le 23 décembre 2015 - N° 239

Imaginez-vous dans un collège, en train d’assister à un oral de rap, matière désormais intégrée dans les programmes scolaires… Voilà la drôle de fable qu’a inventée l’auteur David Lescot et que met en scène Jean-Pierre Baro, avec deux comédiens-rappeurs.

Pourquoi vous adresser à des adolescents en jouant le spectacle dans leur salle de classe ?

Jean-Pierre Baro : La proposition est venue de Sylvain Maurice. L’idée de jouer dans les classes m’a tout de suite intéressé car j’y ai vu la possibilité d’établir un rapport différent avec les jeunes et de questionner les récits de l’Histoire qui se donnent dans les établissements scolaires, notamment quant au passé colonial. L’histoire officielle continue d’oublier bien des pans de la guerre d’Algérie par exemple. Or pour transmettre les valeurs de la République, il faut tout raconter !

Comment la question du rapport à l’autorité et à l’Histoire est-elle abordée à travers le rap et la culture hip-hop ?

J-P. B. : C’est le rap qui m’a éveillé à la conscience politique des luttes sociales. J’étais en 3e à l’époque, j’écoutais NTM, IAM… Master explore ce courant artistique, depuis sa naissance dans la rue aux Etats-Unis et son arrivée en France dans les années 80. Le rap a surgi comme une contestation de l’autorité par un détournement et une réinvention de la langue. D’où l’intérêt d’aborder ces sujets à l’école.

« Pour transmettre les valeurs de la République, il faut tout raconter ! »

Comment travaillez-vous la mise en scène ?

J-P. B. : La fiction se déploie dans une approche très réaliste, renforcée par le cadre de la salle de classe. Le cours commence comme l’interrogation d’un élève, Amine, qui va se lancer dans un défi de paroles et provoquer un clash avec le professeur, attaquant sa légitimité d’enseigner le rap puisqu’il ne vient pas des cités. La battle tourne à la contestation par l’art et interroge aussi la nécessité d’apprendre. Avec les deux comédiens, Amine Adjina et Rodolphe Blanchet, également rappeurs, nous cherchons à retrouver ce geste : le théâtre peut surgir « n’importe où » !

 

Entretien réalisé par Gwénola David

 

Création le 19 janvier 2016, au collège Le Rondeau / en partenariat avec La Lanterne – Pôle culturel – Rambouillet. Texte publié chez Actes Sud-Papiers dans la collection Heyoka Jeunesse.

Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, Centre Dramatique National, Place Jacques-Brel, 78500 SartrouvilleTél : 01 30 86 77 79.

A propos de l'événement

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