La Terrasse

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Focus -188-dijon

Marta Gil Polo

UNE SAISON VIVACE DANS UNE MAISON VIVANTE

OLIVIER MEYER PROPOSE UNE PROGRAMMATION INVENTIVE, VIVANTE ET EXIGEANTE, ET CONTINUE A ACCORDER UNE ATTENTION PARTICULIERE A L’ACCUEIL DES ARTISTES ET DES SPECTATEURS.

Publié le 10 mai 2011

Dans l’inconscient de Michaël Jackson

Avec Plus loin que les étoiles, Marta Gil Polo, jeune metteure en scène catalane, propose de revenir sur la vie de Michaël Jackson, l’un des plus grands mythes pop contemporains, et explore les mécanismes de perturbation de la psyché du chanteur.
« Michael Jackson incarne cette incapacité contemporaine à accepter ce que l’on est. » Marta Gil Polo

Est-ce une plongée dans l’inconscient de Michaël Jackson que vous nous proposez ?
Marta Gil Polo : Exactement. Michaël Jackson représentait certainement le personnage le plus névrotique de la société contemporaine et en même temps il restait terriblement difficile à saisir. Nous avons donc voulu explorer les mécanismes de construction de ce personnage qui tend un miroir grossissant à notre société puisqu’il incarne cette incapacité contemporaine à accepter ce que l’on est : l’obsession de l’apparence, de l’image, le refus de vieillir, la primauté du résultat…
 
Comment analysez-vous cette névrose de Michaël Jackson ?
M. G. P. : Ça fait longtemps que je m’intéresse au personnage et nous avons lu beaucoup de documents biographiques le concernant. Quand j’étais petite, j’adorais sa musique et je rêvais de le rencontrer ! Mon hypothèse est qu’il a eu à subir l’influence de parents projetant sur leurs enfants tout ce qu’ils n’avaient pas pu réaliser eux-mêmes. Le pire des deux était sa mère qui a même persuadé Michaël Jackson qu’il était une sorte de Messie, investi d’un don par Dieu, et par conséquent d’une mission envers l’humanité. Ainsi, Michaël Jackson est devenu un personnage qui veut tout contrôler dans sa vie tellement il ne croit pas à la vie.
 
Cette dimension névrotique semble aller à l’encontre de l’image du grand enfant…
M. G. P. : Au contraire : les règles de Michaël Jackson sont celles de Neverland dans Peter Pan. D’où le fait qu’il s’exprimait librement par exemple quand il racontait dormir avec des enfants dans son lit. Michaël Jackson devenait fou quand il lisait ce que les journaux disaient sur lui.
 
Comment représentez-vous cette névrose sur scène ?

M. G. P. : Nous avons écrit ce spectacle avec Albert Tola à partir d’improvisations de plateau. Et nous avons créé un spectacle un peu fou où tous les personnages qui traversent sa vie – ses parents par exemple – apparaissent sous ses traits. Il ne s’agit ni d’un récit chronologique, ni d’une démonstration logique, mais simplement d’un spectacle qui progresse par associations d’idées, avec une structure dramaturgique proche d’Œdipe Roi. Œdipe et Hamlet sont deux personnages qui m’ont aidé à mieux comprendre Michaël Jackson. La veille de sa mort, j’ai fait un rêve où il apparaissait ! Construire ce projet sur lui restait donc pour moi le meilleur moyen de le connaître.

Propos recueillis par Eric Demey


Plus loin que les étoiles, de Marta Gil Polo et Albert Tola, mise en scène Marta Gil Polo, les 25 et 26 mai à 21h30.

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