La Terrasse

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De la tranquillité à la folie

De la tranquillité à la folie - Critique sortie Théâtre Pont-de-Claix Amphithéâtre du Pont-de-Claix

Publié le 8 septembre 2012 - N° 201

Marie Potonet met en scène l’une des premières pièces de Georges Feydeau. Un spectacle « léger, jouable partout, y compris en appartement ».

« La musique est au cœur d’Amour et piano. »

Que met en jeu la mécanique comique de Feydeau dans Amour et piano ?

Marie Potonet : Bien qu’Amour et piano soit l’une des toutes premières pièces de Feydeau, la maîtrise de la scène du dramaturge est déjà totalement présente. Le point de départ est assez jubilatoire : un jeune provincial qui veut se lancer dans le monde croit frapper chez une cocotte qu’il veut entretenir. Il tombe en réalité sur Lucile, jeune fille de bonne famille qui révise ses gammes et pense avoir affaire à un professeur de piano. La pièce est à l’image des gammes de Lucile : tranquille et régulière au début, elle devient de plus en plus folle. La musique est au cœur d’Amour et piano. Mais peu à peu, l’un et l’autre des protagonistes finissent par s’en désintéresser totalement.

Comment vous emparez-vous de cette mécanique ?

M. P. : Ce sera un spectacle très léger, jouable partout, y compris en appartement. La proximité avec le public me semble intéressante : le salon de Lucile est celui des spectateurs. Surtout, le piano est au centre de la mise en scène – normal et respectable au début, il se démantibule au fil de l’avancée de la pièce. J’ai envie qu’il apparaisse aussi comme une sorte de défouloir sur lequel les acteurs tapent à l’envie. Mais tout cela très normalement, comme sans le faire exprès.

Quel regard votre mise en scène porte-t-elle sur Edouard et Lucile ?

M. P. : Ces deux personnages sont extrêmement jeunes. C’est d’ailleurs cette jeunesse qui m’intéresse. Ils sont très bien dessinés, très humains. Edouard n’est pas très futé, mais il a une assurance un peu débordante qui peut mener la pièce assez loin. Lucile est une personnalité forte. Au début de la pièce, elle a un très joli monologue dans lequel elle remet en cause la façon dont on élève les filles pour les marier. En même temps, elle est très obéissante. J’ai envie, à travers ce spectacle, d’aborder la question de l’éducation, en particulier celle des filles.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

Amphithéâtre du Pont-de-Claix. Le 3 avril 2013. Puis en avril tournée dans l’Isère.

A propos de l'événement

Amphithéâtre du Pont-de-Claix

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