Les 120 Journées de Sodome

Il y a le texte du marquis de Sade, qui établit un diagnostic de la société française du XVIIIème siècle à travers la mise en lumière de l’exercice du pouvoir sexuel. Il y a la transposition cinématographique de ce texte, ultime film de Pier Paolo Pasolini qui nous place face aux rituels sadiques et morbides perpétrés par un régime fasciste en pleine déliquescence. Associant librement ces deux œuvres, Milo Rau plonge Les 120 Journées de Sodome dans « un féodalisme postmoderne qui oscille entre recherche du plaisir et peur du déclin, obsession de la normalisation et goût du scandale petit-bourgeois ». Cercles infernaux « de la passion, de la merde et du sang » : en trois séries de scènes, le metteur en scène nous interroge sur les notions de pouvoir, de voyeurisme, de dignité humaine, de normalité, de douleur et de rédemption…

Manuel Piolat Soleymat