La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -244-June Events ~ Atelier de Paris~Carolyn Carlson

Inaudible

Inaudible - Critique sortie Danse Paris Théâtre de l’Aquarium
Crédit : Gregory Batardon pour pièce Légende : Première en France d’Inaudible, de Thomas Hauert.

Théâtre de l’Aquarium
Chor. Thomas Hauert

Entretien Thomas Hauert

Publié le 28 mai 2016 - N° 244

Dans Inaudible, création pour six danseurs, Thomas Hauert met en œuvre un mode de relation fécond entre danse et musique. George Gershwin,  Mauro Lanza et  Thomas Hauert : tout le plaisir est pour nous !

Comment cette pièce travaille-elle le lien entre la danse et la musique ?

Thomas Hauert : Pour le Concerto en Fa de Gershwin, on s’est donné la contrainte de suivre au détail près la partition, très littéralement. On a utilisé le principe du Mickeymousing qui vient du cinéma où les compositeurs suivaient les mouvements des personnages, ce qui donnait un effet comique. Dans la danse, on s’en sert à l’envers puisque le mouvement suit à la lettre ce qui se passe dans la musique. La composition de Mauro Lanza apporte une sorte de commentaire à celle de Gershwin, comme une musique de film suggérant une atmosphère. La musique est sous forme d’enregistrement : on n’entend pas les partitions forcément dans leur entièreté, on les superpose, elles se répondent l’une l’autre, et on utilise diverses versions des oeuvres, ce qui affecte l’interprétation de la danse.

« Comme si on créait avec notre corps un instrument imaginaire. »

C’est une pièce qui semble fonctionner par strates… Cela explique-t-il le titre Inaudible ?

T. H. : Il y a plusieurs raisons au titre. D’abord, quand on regarde les danseurs traduire toutes les notes de la partition, on entend des choses inédites. J’ai découvert certains aspects de la musique que je n’avais jamais entendus. Des choses inaudibles peuvent devenir audibles grâce à la visualisation. Et puis, quand on rajoute une couche, c’est comme si on créait avec notre corps un instrument imaginaire. Gershwin et Lanza ont travaillé entre la haute culture et la culture populaire. Je ressens très fort dans les mentalités cette hiérarchie, et cette prétention par rapport au savoir, à la distinction. Gershwin fait partie de notre imaginaire, et exprime un optimisme naïf, une espèce d’utopie d’un monde parfait. Le charivari de Lanza, avec les voix et les sons de jouets d’enfants, jette du sable dans les rouages. Il est important que l’on se donne au plaisir de danser sur cette musique.

 

Propos recueillis par Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Inaudible
du vendredi 3 juin 2016 au samedi 4 juin 2016
Théâtre de l’Aquarium
Route du Champ de Manoeuvre, 75012 Paris, France

à 21h. Durée : 1hOO.

 

Festival JUNE EVENTS du 3 au 18 juin 2016.

CDC-Atelier de Paris-Carolyn Carlson, 2, route du Champ de Manœuvre, 75012 Paris. Tél. : 01 417 417 07. www.junevents.fr

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