La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -255-CHAILLOT ~ THÉÂTRE NATIONAL DE LA DANSE / SAISON 2017~2018

Hunter (titre provisoire)

Hunter (titre provisoire) - Critique sortie Danse Paris Chaillot - Théâtre national de la danse
Crédit : DR Légende : Marc Lainé.

Entretien / Marc Lainé
Texte et mes Marc Lainé

Publié le 25 mai 2017 - N° 255

Après Vanishing Point en 2015, Marc Lainé revient à Chaillot avec Hunter. Une création qui investit l’univers du « cinéma d’horreur ».

Quels questionnements vous ont amené à explorer le champ du cinéma d’horreur ?

Marc Lainé : Je ne suis pas particulièrement fan des films d’horreur, mais je trouve que les monstres qui les peuplent sont des sujets passionnants. Le personnage central de Hunter est une créature mi-femme mi-animal, une sorte de loup-garou. Travailler sur le cinéma de genre est aussi une manière d’avancer masqué, de poser un regard décalé sur des sujets essentiels, universels, que l’on a peut-être épuisés par ailleurs : ici, le désir, sous toutes ses formes, même les plus monstrueuses.

Vous mêlez théâtre et captation vidéo. Quel sens donnez-vous à cet aspect de votre travail ?

M. L. : Je me considère avant tout comme un auteur. Je dirais même un fabuliste, dans la mesure ou mes récits sont souvent allégoriques. Mais mon écriture est transdisciplinaire : je croise tournage en direct, musique live et scénographie pour raconter mes histoires. La vidéo n’est donc qu’un des éléments qui constituent cette écriture. Un élément au service de la fable.

« Mon écriture est transdisciplinaire : je croise tournage en direct, musique live et scénographie… »

Que souhaitez-vous explorer, dans Hunter, des zones du visible et de l’invisible, de la fabrication et de l’illusion ?

M. L. : Au cinéma, le spectateur doit voir et croire à la transformation d’un personnage en animal, plutôt que de s’interroger sur la portée symbolique de cette transformation. Dans Hunter, au contraire, les différentes images qui appartiennent au répertoire du cinéma d’horreur (apparitions, métamorphoses, mutilations…) sont fabriquées à vue, filmées en direct et retransmises sur un écran géant. Le spectateur a la liberté de choisir ce qu’il regarde : la fabrication bricolée d’une image sur scène ou sa réalisation sublimée projetée sur écran. C’est dans ce choix, dans cet écart entre le théâtre et le cinéma, que des espaces d’interprétations lui sont offerts, conférant une complexité supplémentaire à la fable.

Avant de mettre en scène vos propres créations, vous étiez scénographe pour d’autres artistes. Qu’est-ce qui vous a décidé à franchir le pas de la mise en scène ?

M. L. : La nécessité de raconter mes propres histoires. J’avais ce besoin viscéral de développer un univers personnel et singulier. J’aurais pu tenter de le faire au cinéma, mais le théâtre m’attirait plus. Le mystère de la boîte noire du théâtre me fascine. Au fond, si l’on devait faire une analogie, rien ne ressemble plus à une boîte crânienne qu’une cage de scène, non ?

 

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Hunter (titre provisoire)
du mercredi 7 mars 2018 au vendredi 16 mars 2018
Chaillot - Théâtre national de la danse
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75016 Paris, France

Salle Firmin Gémier

Tél. : 01 53 65 31 00.

www.theatre-chaillot.fr

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