La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -252-Fondation BNP Paribas

Explorer les effets d’internet sur la danse

Explorer les effets d’internet sur la danse - Critique sortie Danse
Crédit : Tom de Peyret Légende : Le Collectif (LA) HORDE : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel.

Création et nouvelles technologies

Publié le 16 février 2017 - N° 252

(LA)HORDE réunit trois artistes, Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Très en prise avec le politique, ils explorent toutes sortes de média et font des propositions artistiques résolument nouvelles…

Comment vous est venue cette idée de danse post-internet, que vous avez inventée ?

(LA)HORDE : Nous avions envie de nous intéresser à ce qu’Internet produit sur les corps. Internet est une forme d’extension du réel. Il donne une réalité plus grande à ce que l’on dit ou fait avec une puissance de propagation inouïe qui peut transmettre de la beauté ou des horreurs. Nous étions curieux de voir comment la danse allait évoluer sur ce terrain-là, avec des sites comme Numéridanse, qui permettent, gratuitement, un nouvel accès à la culture sans avoir accès aux lieux de diffusion répertoriés comme tels. Nous nous sommes lancés dans une réflexion sur la danse postée sur Internet.

« Internet est une forme d’extension du réel. »

Qu’en avez-vous retenu ?

(LA)HORDE : Nous trouvons le rapport au offline et online très symptomatique de notre époque. Qu’est-ce qu’on décide de rendre public ? Quel est le mode de transmission, d’apprentissage ? Internet est une mise en scène de soi-même et un lieu de partage incroyable. C’est un miroir déformant qui interroge les modes de représentation ! Quand les fabricants de téléphones ont mis la caméra des deux côtés, ils ont provoqué une révolution.

Qu’est-ce que le Jumpstyle que vous développez depuis deux ans et dont vous faites le centre de votre future création To Da Bone ?

(LA)HORDE : C’est une danse issue du Hardstyle calée sur 150 à 170 bpm, très rapide, très cardiaque. Pratiquée en chambre, elle est filmée et postée sur internet pour la partager avec une communauté de Jumpers, hors des circuits culturels, avant de se développer dans l’espace public avec toutes sortes de nuances. Une séquence de jumpstyle dure en moyenne 25 secondes pendant lesquelles les jumpers lâchent toute leur énergie. Par le Net, ces vidéos circulent dans le monde entier. Ça nous a interpellé et donné envie de rencontrer ceux qui la pratiquent. Puis de créer une pièce plus distanciée, une sorte de fiction, à partir de leur pratique d’auteurs-interprètes. Nous avons déjà fait une pièce de dix minutes pour Danse Elargie, cette fois nous nous lançons dans une pièce d’une heure.

 

Propos recueillis par Agnès Izrine

To Da Bone, créé en janvier à Charleroi Danses.  

 

Fondation BNP Paribas

fondation.bnpparibas.com

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