La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -264-GENERATION SPEDIDAM

Daniel Zimmermann, grande voix du trombone

Daniel Zimmermann, grande voix du trombone - Critique sortie Jazz / Musiques
© Sylvain Gripoix

TROMBONE / GENERATION SPEDIDAM / JAZZ

Publié le 27 mars 2018 - N° 264

Ce tromboniste parmi les plus demandés de l’Hexagone développe sous le sceau du jazz, avec un lyrisme rare, un univers personnel qui fait la synthèse de ses amours musicales.

Son dernier disque s’intitule « Montagnes russes » et il s’amuse quand on lui suggère qu’il puisse s’agir d’une métaphore de la vie de jazzman. Il y voit plus simplement le reflet des états d’âme qui ont présidé à l’écriture de la musique et aussi la dynamique d’un répertoire qui passe par « beaucoup de styles différents », une bonne occasion de donner le vertige à l’auditeur. Tromboniste par vocation, depuis qu’à l’âge de huit ans, il est tombé sous le charme nonchalant de Jack Teagarden, compagnon de route de Louis Armstrong, Daniel Zimmermann fait partie des musiciens qui comptent dans le paysage du jazz hexagonal.

Un trombone aux inflexions de vocaliste

Longtemps attaché à de nombreux big bands, dans lesquels il continue parfois de siéger, comme l’Orchestre de la Lune, le tout nouveau Big Band de Thierry Maillard, ou le Sacre du Tympan, il fut aussi un habitué des studios d’enregistrement et fit un bout de chemin avec Claude Nougaro avant son grand départ. S’il fit pendant près de vingt ans la paire avec Thomas de Pourquery, d’une amitié née dans un RER à discuter rugby en sortant du conservatoire de Noisiel et qui s’incarna notamment dans un groupe siglé « DPZ », le tromboniste fait depuis quelque temps cavalier seul à la tête d’un quartet avec lequel il a enregistré deux albums, « Bone Machine » sorti en 2013 et « Montagnes russes », trois ans après, qu’il revendique comme un « disque de chansons, très simple et très humain ». Porté par la guitare électrique de Pierre Durand, il y développe un répertoire résolument lyrique, jouant d’un trombone aux inflexions de vocaliste, tout en empruntant ses références aux différents genres dans lesquels il a baigné et auxquels il associe, en grand sensible qu’il est intérieurement, une dimension sentimentale : « funk impétueux, blues coquin, jazz naïf ou rock ténébreux ». Un beau programme qu’il fait vibrer d’une sonorité large et chaleureuse. Membre de « Nomade sonore » du saxophoniste Eric Seva et des projets du contrebassiste Jacques Vidal, Zimmermann se produit également en invité des Toulousains improvisateurs du Nilok Quartet et au sein de la version élargie du groupe constitué par le batteur nigérian Tony Allen en hommage à Art Blakey. Un éclectisme qui en dit long sur la polyvalence généreuse de ce tromboniste, qui revendique une vision ouverte du jazz, à l’image de son parcours.

 

Vincent Bessières

A propos de l'événement

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