A l’écoute des complémentarités

Quelles sont les spécificités de L’Onde ?

Joël Gunzburger : L’Onde est un outil unique. C’est à la fois un théâtre, avec trois salles, et un centre d’art avec une très belle salle d’exposition et une galerie traversante. Mon projet pour l’Onde s’est bâti sur cette complémentarité. D’autant que j’ai toujours été sensible aux arts plastiques et, depuis que je dirige des théâtres, j’ai systématiquement invité des artistes dont l’œuvre oscillait entre peinture, vidéo, photo, architecture et danse, théâtre, musique.

Comment construisez-vous la programmation ?

J. G. : A L’Onde, je partage la programmation avec deux collaborateurs. Pour ce qui est des arts plastiques, je demande à Sophie Auger de travailler notamment sur la transversalité des arts et la relation qui se noue entre les artistes du spectacle vivant et les plasticiens, de mettre en avant l’interaction qui s’opère entre les différents champs artistiques. Mais elle peut également proposer des artistes indépendamment de ces contraintes, par intérêt pour une trajectoire individuelle, pour la qualité d’une œuvre, d’une écriture… Elle propose l’ensemble des expositions, en général quatre, que nous réaliserons sur la saison.

« Nous entretenons des liens étroits avec de nombreux artistes. »

Et pour les formes scéniques ?

J. G. : Pour ce qui est du spectacle vivant, je travaille en relation étroite avec Ludovic Moreau. Nous voyons l’un et l’autre beaucoup de spectacles. Nous échangeons régulièrement et veillons à l’équilibre de la programmation mais nous ne nous interdisons aucun choix. Notre curiosité dépasse les frontières de la création nationale et se porte aussi à l’international, avec une prédilection pour la danse, le théâtre et des spectacles interdisciplinaires. Par ailleurs, l’Onde est un vrai théâtre de ville. Sa légitimité tient de son ancrage sur Vélizy-Villacoublay, même si nous touchons des publics des communes voisines et de Paris. Dès lors, il nous faut veiller à une programmation pluridisciplinaire. Au final, nous constatons une homogénéité des saisons : une quinzaine de spectacles de danse, idem pour le théâtre, une vingtaine en musique, du cirque et des formes hybrides avec une attention particulière au jeune public. Les saisons s’articulent autour de trois temps forts : Immersion, Un Air de Famille et ElectroChic.

Quelle place la création occupe-t-elle au sein de la saison ?

J. G. : La création occupe une place très importante dans la programmation. Nous tissons des relations de confiance et entretenons des liens étroits avec de nombreux artistes. Bien que cet engagement soit d’un ordre relationnel, sensitif et intuitif, l’accompagnement de la création demeure un acte fondamental dans le processus de réalisation des œuvres et l’émergence de nouveaux venus. A l’Onde, plus de la moitié de nos spectacles danse, théâtre et formes hybrides sont des créations à venir et les expositions font toutes l’objet d’une commande de résidence et de création spécifique.

Propos recueillis par Agnès Santi