Festival Spring

Avec l’union de La Brèche à Cherbourg et du Cirque-Théâtre d’Elbeuf, c’est toute la créativité du cirque qui vibre. Ce gage de solidité doit se garder d’un potentiel corollaire qui serait l’uniformisation d’une programmation à travers un seul point de vue. Mais le nombre de spectacles programmés – très important, ils ne sont pas moins de cinquante – induit une diversité certaine. Concentrons-nous sur les neuf créations qui agiteront le printemps de Spring : Poings va nous permettre de découvrir Justine Berthillot, après le grand succès de Noos, dans un tout autre registre. Elle reste toujours à l’affût de raconter la relation à deux, mais avec l’appui au plateau de Pauline Peyrade et de son texte, et accompagnée par Antoine Herniotte au son. Le texte sera également au cœur de la collaboration entre Gaëtan Lévêque, Elise Vigier, Frédérique Loliée, et l’ensemble Sequenza 9.3. Kafka dans les Villes mêle en effet circassiens, comédiens, musiciens et chanteurs, avec pour partition l’opéra miniature de Philippe Hersant conçu à partir de la nouvelle Premier Chagrin de l’auteur tchèque. Avec Quelqu’un va venir, Jean-Yves Lazennec confie quant à lui  à trois spécialistes de la corde l’écriture aiguisée de Jon Fosse,  tandis que Guillaume Clayssen crée Jeunesse d’après l’ouvrage éponyme de Joseph Conrad.

Cirque et théâtre, une rencontre heureuse ?

Le festival nous permet également de nous attarder sur deux univers d’artistes en diffusant plusieurs facettes de leur travail. C’est le cas de Yann Frisch : il ne faut pas rater son excellent Syndrome de Cassandre, un solo à l’humour très noir qui bluffe le spectateur à chaque minute. Cela nous rend plus fébrile encore à l’attente de sa prochaine création. Pour le Paradoxe de Georges, il a spécialement imaginé un camion-théâtre, comme un écrin magique pour mieux nous tirer les cartes et faire du close-up un art vraiment à part. Son parcours dans Spring passera également par le château de Carrouges, où il promet une « soirée magique », composée de son inénarrable Baltass et d’une carte blanche en complicité avec Raymond Raymondson et Raphaël Navarro. Et si l’on aime les univers en transformation, alors c’est avec Cyrille Musy qu’il faudra aussi passer une soirée. Son nouveau Ring promet des surprises scénographiques qui imprimeront dans les corps un mouvement perpétuel.

Nathalie Yokel