La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Gros Plan

Festival Périphérique

Festival Périphérique - Critique sortie Théâtre Cergy-Pontoise L'APOSTROPHE - THEATRE DES ARTS
Crédit photo : DR Légende photo : L'enfer-moi, d'Olivier de Sagazan.

Gros plan
Val d’Oise

Publié le 18 décembre 2012 - N° 205

L’édition 2013 du festival des « arts mêlés » pose la création au centre !

L’art se gausse bien des frontières tracées au cordeau des habitudes disciplinaires. Il adore même sauter par-dessus bord et glisser dans les coins où se fomentent les aventures artistiques hors normes. Né en 2005 d’une interconnexion entre plusieurs structures du Val d’Oise, ce festival des « arts mêlés » croise danse, théâtre, vidéo, marionnettes, musique, arts plastiques, science et cinéma pour les conjuguer en créations hybrides. Ainsi de Frédéric Ferrer avec ses Cartographies, cycle de conférences sur les endroits du monde qui met en scène la problématique du climat. Fondant avec facétieuse habilité quelques propos surréalistes dans le flux des informations que chaque jour déverse à plein tube cathodique, il fait débat sur le réchauffement de la planète avec un humour à dérider les climato-sceptiques. Dans la trilogie Corps de femme, Judith Depaule préfère triturer la question du genre et mène l’enquête dans les vestiaires du sport. L’histoire de ces pratiques offre en effet un miroir fidèle du statut des femmes, qu’elle étudie en trois temps grinçants, à travers l’histoire de la première championne olympique de lancé de marteau, puis de deux équipes de rugby féminin et enfin d’une championne du monde d’haltères.

Corps aux limites

Sculpteur et performer, Olivier de Sagazan pousse le corps aux limites et en fait la matière même de son œuvre, dont il présente trois actes forts : L’enfer-moi, Transept et Transfiguration. Sa radicalité fait écho à celle de Giselle Vienne dans This is how you will disappear, conte énigmatique qui s’enfonce au cœur d’une forêt brumeuse où résonnent tous les fantasmes. Dans Sombre Printemps, d’Unica Zürn, Fabrizio Pazzaglia manie le corps désarticulé d’une marionnette pour exprimer la blessure de l’inceste, le surréalisme de l’enfance et de la folie de l’écrivaine au destin tragique. Le chorégraphe Fabrice Ramalingom verse lui dans l’autoportrait sans fard avec un Comment se ment d’une sensibilité délicate. D’autres plongent dans un univers onirique et fantastique, tel Benoit Lahoz, avec Un petit à côté du monde d’après Haruki Murakami, qui jouxte musique et voix, théâtre et arts numériques. Avec Micro, Pierre Rigal se rêve en idole et révèle la physicalité du rock, tandis qu’Andréa Sitter compose une tragédie sur la perte et la chute dans un poignant Rock’n roll suicide. La musique résonne aussi bien fort dans L’histoire de Clara, étonnant concert narratif par Pierre Badaroux et Laurent Sellier, et dans le (Super) Hamlet de Métilde Weyergans et Samuel Hercule. Dans cette riche édition 2013, le festival fait place aux formes hors cadres et aux expériences ludiques qui bousculent les garde-corps.

Gwénola David

A propos de l'événement

Festival Périphérique
du mardi 22 janvier 2013 au samedi 9 février 2013
L'APOSTROPHE - THEATRE DES ARTS
Place des Arts, 95027 Cergy

Du 22 janvier au 9 février 2013.  tél. : 01 34 20 14 14
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