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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Festival Instances

Festival Instances - Critique sortie Danse Chalons-sur-Saône Espace des arts
Fana Tshabalala Crédit : Christo Doherty

Région / Chalon-sur-Saône / Festival

Publié le 22 octobre 2017 - N° 259

Pour sa 15ème édition, le festival Instances navigue entre Europe et Afrique et célèbre la danse autant que l’espoir.

Au-delà de toute thématique précise, la 15ème édition du festival Instances célèbre la danse et « propose des flashs, des éclats du monde qui nous entoure, parfois meurtri, parfois violent, mais toujours porteur d’espoir ». La création française y est largement représentée avec, tout d’abord, la reprise de La Mort & l’Extase, fresque ambitieuse et picturale de Tatiana Julien, artiste associée à l’Espace des Arts depuis 2014, qui met en scène 25 corps dénudés entre plaisir et tourment. Alexandre Roccoli, qui depuis quelques années réalise un travail autour des gestes oubliés et de la transmission, est également présent avec Hadra, récent solo qui célèbre la puissance de la danse entre rituel de transe et culture urbaine. Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, quant à eux, font dialoguer dans Oscyls les danseurs avec de drôles de sculptures à taille humaine imaginées par le plasticien Stéphane Pauvret, dans un intrigant ballet qui fait l’éloge de l’altérité. La compagnie Androphyne enfin, autre duo de créateurs composé de Pierre-Johann Suc et Magali Pobel, propose Dust devils, une installation poétique où la danseuse Marine Wroniszewski (« véritable tornade corporelle« ) évolue au cœur d’un nuage.

L’Afrique à l’honneur

Si « toutes ces pièces nous parlent de résilience, de résistance, et d’espérance », c’est particulièrement le cas des chorégraphes venus d’Afrique, cette année encore très présents lors du festival. Ainsi, le burkinabé Florent Nikiema crée et interprète avec Kobéndé “Eau trouble”, présenté pour la première fois en France, un solo qui fusionne danses traditionnelles, afro-urbaines et capœira, jeté comme un cri, un désir profond de changement face à la violence du monde. Avec MONSTRES on ne danse pas pour rien, DeLaVallet Bidiefono évoque la construction d’un rêve devenu réalité, celle d’un lieu dédié à la danse à Brazzaville, et au-delà un combat résolu pour l’espoir face à la dictature et à la guerre. Fana Tshalabala, déjà accueilli en 2013,  met quant à lui à mal, dans le sensible MAN, l’image du mâle dominant sud-africain. Mais c’est du côté de la Belgique qu’il faut finalement se tourner puisque la clôture d’Instances est confiée pour cette édition à l’Anversois Jan Fabre, et à son DRUGS KEPT ME ALIVE, performance hallucinante écrite pour Antony Rizzi, dans laquelle le protagoniste plonge dans les psychotropes pour mieux défier la maladie et la mort.

 

Delphine Baffour

A propos de l'événement

Festival Instances
du jeudi 16 novembre 2017 au mercredi 22 novembre 2017
Espace des arts
5 Avenue Nicéphore Niépce, 71100 Chalon-sur-Saône, France

Tél. 03 85 42 52 12. www.espace-des-arts.com

L'Espace des arts étant en travaux, les spectacles sont hors les murs (La Méandre, Théâtre du Port Nord, Conservatoire du Grand Chalons).

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