La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien / Nicolas Stavy

Du piano et des cloches

Du piano et des cloches - Critique sortie Classique / Opéra Paris Salle Gaveau
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Le pianiste Nicolas Stavy © Gilles Molinier

paysages du piano
PIANO ET PERCUSSIONS / GAVEAU

Publié le 1 février 2016 - N° 240

Le temps des débuts – ceux où l’on parlait de lui comme d’un ancien élève de Dominique Merlet, György Sebök ou Alfred Brendel, où l’on louait ses triomphes internationaux – est révolu. Nicolas Stavy est devenu un musicien à maturité, et qui aime surprendre, d’abord pour se provoquer lui-même. Après un enregistrement des Concertos pour la main gauche de Britten et Korngold, il signe sous le label suédois Bis Records un disque fulgurant consacré au compositeur Boris Tishchenko (1939-2010). Compositeur inconnu ou presque, sauf par un certain… Dimitri Chostakovitch.

« Boris Tishchenko : un univers sonore très accessible, plein de contrastes, du plus sombre au plus puissant. »

Qui était Tishchenko?

Nicolas Stavy : Tishchenko était de toute évidence un des élèves favoris de Chostakovitch. Grand admirateur de ce compositeur, je me suis depuis longtemps intéressé au répertoire qui l’entoure. C’est par l’intermédiaire d’Emmanuel Utwiller, directeur du centre Chostakovitch, et de Mme Chostakovitch que j’ai découvert cet univers fascinant. Cette musique très personnelle se rapproche de Chostakovitch par son architecture impressionnante et un univers sonore très accessible, plein de contrastes, du plus sombre au plus puissant.

L’oeuvre la plus marquante de ce nouveau disque est la sonate pour piano avec cloches que vous jouerez à Gaveau en compagnie du percussionniste Jean-Claude Gengembre…

N. S. : On pourrait en réalité qualifier cette vaste œuvre (plus de 40 minutes !) de symphonie pour piano… Pourtant, si les cloches n’apparaissent qu’ici ou là, de façon éparse, elles sont essentielles. Et impressionnantes à voir ! Les grandes cloches, utilisées habituellement dans le pupitre de percussions de l’orchestre, ne sont jamais vues par le public. C’est pour cette raison que nous avons choisi cette œuvre comme pilier de notre concert. La richesse et la puissance sonore qui s’en dégagent sont stupéfiantes. La palette apportée par l’utilisation des différentes cloches élargit encore davantage le traitement du piano tantôt orchestral, tantôt méditatif, tantôt virtuose déchaîné.

Comment ce nouveau projet s’inscrit-il dans votre parcours discographique?

N. S. : De mon premier disque à celui-ci, qui est le dixième, j’ai alterné des œuvres de tous les styles, du grand répertoire très connu à des raretés voire des inédits. Il m’est difficile de parler de logique, car je m’efforce d’éviter d’en avoir ! J’aime aller là où je ne suis pas encore allé… Un nouveau disque représente pour moi une surprise. Non pas un hasard bien sûr, mais une surprise dans le sens où lorsque je fais un disque, je n’ai aucune idée de quel sera le contenu du suivant. Faire un disque, c’est décider de graver à une période donnée un certain aboutissement dans le travail d’un répertoire qui m’intrigue, qui me fascine, que j’ai envie de creuser en profondeur au moment où je le fais.

 

Propos recueillis par Jean Lukas.

A propos de l'événement

Du piano et des cloches
du mardi 9 février 2016 au mardi 9 février 2016
Salle Gaveau
45 Rue La Boétie, 75008 Paris, France

à 20h30. Tél. 01 49 53 05 07.

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