La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Danses en Nord

Danses en Nord - Critique sortie Danse
Crédit : Patrick Berger Légende : Chairs (de) femmes, création de Claire Jenny à la Biennale de la Danse du Val-de-Marne

Publié le 10 février 2011 - N° 185

C’est la thématique de la 16ème Biennale de la Danse du Val-de-Marne qui s’ouvre dès le 28 février. Au tournant de son histoire, la Biennale devenue CDC et futur lieu d’envergure met le focus sur des chorégraphes venus de pays du nord, tout en conservant un lien complice avec d’autres artistes fidèles du festival.

C’est le cas par exemple avec Hervé Diasnas, chorégraphe associé à la Biennale, qui présente sa dernière création, Diaphane. Cette pièce poursuit les recherches entamées avec la compagnie Motus Modules autour de la danse aérienne, dans l’idée de confrontation avec la danse au sol. Se télescopent dans une écriture tridimensionnelle non seulement des danseurs mais aussi des comédiens-manipulateurs. Hervé Diasnas livre également une autre facette de son travail avec le duo qu’il forme avec Bruno Pradet, une rencontre de deux drôles de types, (h.b.d.p)2 . D’autres chorégraphes poursuivent leur histoire avec le Val-de-Marne : Christian et François Ben Aïm livrent deux courtes pièces issues de leur Valse en trois temps, une variation sur le thème musique et danse où les grands airs classiques laissent leur place à l’univers décalé des Tiger Lillies. Et Claire Jenny donne Chairs (de) femmes, sa nouvelle création où quatre générations de femmes s’emparent des représentations autour du corps féminin pour mieux décortiquer nos regards et nos pratiques. Mais Daniel Favier, le nouveau directeur du Centre de Développement Chorégraphique, a souhaité également marquer cette 16ème Biennale d’une identité chorégraphique venue d’ailleurs en l’inscrivant dans un réseau européen.
 
Les Mossoux-Bonté dansent sur glace
 
Ainsi, la Belgique, le Danemark, la Grande Bretagne, la Norvège et les Pays-Bas sont les invités de cette nouvelle édition. Pour commencer, la compagnie Mossoux-Bonté, venue de Belgique, démontre la richesse et le foisonnement de son projet artistique, sans doute dus aux deux personnalités qui codirigent la compagnie. A l’aise dans des projets abstraits fondés sur l’écriture chorégraphique et musicale, comme dans des propositions narratives ou même de théâtre d’objets, ils se placent à chaque nouvelle création là où on ne les attend pas. Aujourd’hui, on les trouvera tout simplement sur la surface lisse et glacée d’une patinoire, lieu de réalisation du projet Migrations : les vols d’oiseaux migrateurs, les trajets des exilés, les voyages des migrants, sont les lignes qui inspirent l’écriture d’une danse tout en glisse, dans un aller-retour entre le plaisir du patinage et la prise en compte de tous les cheminements et déracinements humains. Cette Biennale est l’occasion de se plonger littéralement dans leur univers, avec la programmation d’autres pièces de leur répertoire telles que Les Corps magnétiques, Les Buveuses de café, ou Skeleton. Un univers qui ne suffit pas à figurer l’ampleur du mouvement chorégraphique belge, représenté également dans cette Biennale par Michèle Noiret, Bud Blumenthal ou Peeping Tom.
 
Nathalie Yokel


Biennale de la Danse du Val-de-Marne, du 28 février au 2 avril. Tel : 01 48 67 06 98. www.alabriqueterie.com

A propos de l'événement


x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur la Danse

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur la Danse