Aah ! Les Déferlantes !

Le parti pris est osé : une programmation francophone qui contourne volontairement la métropole pour s’intéresser à la langue française chantée partout ailleurs. « Si la langue française est le fil rouge, explique Luc Sotiras, directeur du lieu et du festival, peu importe dans quelles langues les artistes chantent, en bantou, en malgache, en breton, ou tout autre dialecte vernaculaire. Nous ne sommes pas des orthodoxes du français, l’idée est de rencontrer des territoires artistiques éloignés qui ont la francophonie en commun. » Si le Train Théâtre se veut le lieu d’une convivialité, il a su fédérer et gagner la confiance de son public : « La convivialité est l’essence de notre travail. Mais ici les spectateurs sont dans une écoute, ils viennent prendre plaisir et se nourrir de ce qu’ils entendent. Nous avons un rôle de prescripteur, et le public suit notre envie d’oser. »

Entre découvertes et grands noms

On voyage d’abord entre Paris et la Drôme puisque le festival s’ouvre aux Trois Baudets (le 16 avec Gaële, David Marin et Kareyce Fosto), mais aussi entre l’Océan Indien (la réunionnaise Nathalie Natiembé et le mahorais Del Zid le 20), la Suisse, la Belgique et les Pays-bas (Jérémie Kissling et Daan le 19, Dick Annegarn le 21), le Cameroun (conte musical de Blick Bassy le 18 et la chanteuse Kareyce Fotso le 20), et bien évidemment tout le Canada, du Québec à l’Ontario, avec autant de têtes d’affiche que de découvertes. Des Gaspésiens de Dans l’Shed à la cynique Sarah Toussaint-Léveillé, du mythique Richard Desjardins (avec David marin le 18) à la douce variété de Gaële, de la turbulente découverte de Mehdi Hamdad au projet baroque de Daniel Lavoie et Laurent Guardo qui, pour ouvrir cette cession au Train Théâtre, partagent l’affiche avec le chanteur mandingue Kasse Mady Diabaté, qui a réuni la crème des musiciens maliens.

Vanessa Fara