A l’ombre de Coré

Ce que l’on voit et ce que l’on croit voir : c’est dans cet interstice d’imaginaire que Mickaël Six dessine à traits précis L’Ombre de Coré… Mariant hip-hop, jazz et contemporain, le chorégraphe et interprète explore le mouvement confronté aux images numériques et, en duo avec son complice Sami Loviat-Tapiette, jette le trouble entre le réel et le virtuel. Cernés par la pénombre, ils dansent en osmose ou contre-champ avec leurs silhouettes, filmées préalablement et projetées en facétieuses formes noires sur le mur blanchi sous la lumière. Se superposent ainsi le mouvement de l’instant présent et la mémoire du passé. Portés par la mélodie envoutante de la musique, les corps se mêlent aux ombres qui se coulent dans leurs gestes et les accompagnent, puis s’évadent pour devenir libres personnages. Exigeant une parfaite synchronisation entre les interprètes et les projections, cette chorégraphie floute sans cesse les contours de la réalité qui devient fascinant mystère.

Gwénola David